30 novembre au 3 décembre 2022
Théâtre Périscope
Québec
Présentation de la 11e édition
La ligne éditoriale
L'équipe
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Présentation de la 11e édition
Durant 4 jours, le Théâtre Périscope sera le lieu de rassemblements autour de projets et de textes issus de l’imaginaire et de la sensibilité d’auteur·trice·s de Québec, avec une envie bien ancrée de témoigner, de se livrer, de raconter, d’aspirer à une société plus empathique, plus tournée vers l’autre.
Comme le veut la tradition, le Jamais Lu Québec présentera cette année 1 coup d’envoi, l’occasion d’approfondir les réflexions autour de la ligne éditoriale, 2 textes en lecture intégrale, 1 lever de rideau, 1 lecture jeunesse, 5 extraits de textes en cours d’écriture (l’Accélérateur de particules) et une soirée de prises de parole ancrée dans l’actualité pour clore le festival.
La ligne éditoriale
Révolution tendresse
Sans se ressembler, les textes reçus cette année lançaient un appel commun. Ils étaient traversés par une recherche de communauté, par l’expression d’une fragilité mentale, par l’importance de nos liens aux autres. Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions sur l’héritage de la pandémie, mais on peut risquer une observation sans trop de prétention : l’isolement a eu un impact déterminant sur notre rapport au monde. La pandémie a été déclarée alors qu’on traversait un formidable mouvement d’affirmation. C’était une période de transformation remarquable tant pour les femmes, les membres des communautés LGBTQIA2+, les Autochtones, les minorités culturelles, etc. Ces luttes, relayées de génération en génération, trouvaient un espace de parole et avançaient d’un pas. Elles trouvaient des adversaires, mais elles trouvaient aussi des allié•e•s, et il soufflait sur nous un beau vent de révolution sociale. Il a fallu être radical, aller «trop loin» selon certains, pour trouver une oreille attentive. Il a fallu créer de petits collectifs déterminés, inflexibles, inflammables, pour protéger l’affirmation et les droits de personnes vulnérables.
C’était la première phase de la révolution tendresse. Une phase qui trouve sa source dans le respect de soi-même. Puis, freinant l’évolution souhaitable de cette révolution, la pandémie est arrivée. Ces deux années de ponts coupés ont contribué à creuser la fragmentation sociale (idéologique et/ou concrète), chacun étant assigné à demeure et rivé à son écran. Étrangement, alors qu’il y avait là une occasion de noter l’importance du rassemblement et de renouer avec des valeurs communautaires, notre individualisme systémique a suivi son cours et a alimenté la polarisation sociale.
Et si au début, on veillait gentiment les un•e•s sur les autres, après un an, on s’était tristement adapté à la solitude, sans mesurer la fragilité qu’elle entraînait parfois dans son sillon.
Il est temps, selon nous, d’entrer doucement dans la deuxième phase de la révolution tendresse : la réunion. C’est une phase longue et délicate qui ne doit pas faire perdre les acquis, mais qui doit œuvrer à la recherche de commun.
Et si nous tendions maintenant les un·e·s vers les autres? Une inclinaison du corps et de l’âme, toute petite pour commencer, puis de plus en plus franche. Si nous envisagions ce mouvement vers l’autre sans rire, ni lever les yeux au ciel. Sans nous dire que ça relève de l’utopie. Juste en convoquant ce qu’il y a de tendre en nous.
Certes, cet appel à se révolter à grands coups de tendresse peut sembler naïf, voire simpliste, en regard de la complexité des crises socio-politiques actuelles. Nous vous convions tout de même à cette révolution, convaincues qu’elle est beaucoup plus ambitieuse qu’il n’y paraît.
Imaginer un monde où les humains font preuve de bienveillance les un•e•s envers les autres s’avère un exercice plus ardu que jamais. La douceur, l’espoir, la joie ont été récupérés de toutes les façons possibles, tantôt par l’industrie hollywoodienne, tantôt par Walt Disney ou l’univers de la psycho-pop, si bien que nous en sommes venu·e·s à croire qu’être bon·ne relève de la fantaisie ou encore de la technique de vente. Or, s’ouvrir à l’autre, l’écouter, l’écouter réellement, et lui offrir, au meilleur de nos capacités, une présence attentive constitue à nos yeux un véritable tour de force.
Nous pensons à toustes celleux qui prodiguent des soins dans nos sociétés, toustes celleux qui appartiennent souvent elleux-mêmes à des groupes vulnérables de la population, toustes celleux qui veillent au grain, qui s’appliquent à préserver les liens humains contre les forces si puissantes du marché, du profit, de l’ego. Toustes celleux qui, oui, luttent à grands coups de tendresse. Qui font œuvre de bonté. Une œuvre lente et méticuleuse, comme les courtepointes que confectionnaient autrefois nos grand-mères de leurs doigts entêtés, opposant à la fatigue l’espoir d’une couverture chaude où se blottir à plusieurs.
Les artistes qui prennent part à la 11e édition du Jamais Lu sont toustes à leur façon des artisans et des artisanes du soin. Leurs œuvres nous invitent à poursuivre cette révolution tendresse en nous entraînant vers l’autre, qu’à défaut de comprendre de façon toujours limpide, nous pouvons écouter, reconnaître, accueillir.
Marianne Marceau et Marie-Ève Lussier-Gariépy
L'équipe
Direction artistique et générale
Marcelle Dubois
Codirection artistique
Marianne Marceau et Marie-Ève Lussier-Gariépy
Direction de production
Camille Robillard/Céline Gleviczky
Responsable des communications
Emerick Boudon
Directeur administratif
Mikaël Vitali
Assistant aux directions
Cédrik Lapratte-Roy
Comptabilité
Tilarenn Joseph, Gabrielle Forest-Lachapelle
Conceptrice
Marianne Lebel
Direction technique
Marie-Pier Faucher-Bégin
Photographe
Marion Desjardins
Graphisme
Collaboration Spéciale
Relations de presse
Maria Alexandrov
Bar
Anne-Laure Julien
Et toute l’équipe du Théâtre Périscope
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